LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
DE L’ÉGLISE DE CHRIST FACE A LA MONDIALISATION
L’occident
surcompense sa faillite spirituelle par une élévation de la vie terrestre, une
exaltation de ses réalisations et possessions, en valeur suprême, comme un « substitut de vie éternelle » tragiquement
inexistante dans son champ de conscience (COLOSSIENS 3:1-4)
Ceci
le réduit à la merci d’une prégnante temporalité séculière, contre laquelle il doit anxieusement lutter par une
activité compulsive, incessante, répétitive, faite d'accomplissements d’œuvres
et d'accumulations d’objets, autant de frustrants « substituts chimériques » d'une
perspective d’éternité oblitérée (JEAN
8:34)
Outre
le matérialisme induit par ce système, l’individualisme constitue un agent de
corruption du lien social et de décomposition des solidarités traditionnelles.
Il apparaît, initialement, comme un moyen de libération de contraintes et
d’ouverture de possibilités mais se révèle, cependant, à terme, destructeur des solidarités qui sont les
fibres et la trame des tissus communautaires, eux-mêmes toiles de fond
d’accueil de vies et d'histoires individuelles (JACQUES 1:14-15)
Notre
conviction est que les communautés, fondées sur l’évangile, ont toutes les
compétences nécessaires pour faire face à cette crise néfaste, en offrant une
alternative de vie à un monde
déstructuré, en pertes de repères et désarroi complet (LUC 5:13-16; PIERRE
2:9-12)
Loin
de vouloir sauver le « système monde » dont le texte révélé décrit, en
APOCALYPSE 18, l’incurabilité et l’effondrement final, ces communautés
spirituelles, dépositaires d’un savoir de qualité supérieure, sont en capacité,
par leur héritage spirituel – en activation et actualisation constante - de
compenser significativement les effets dévastateurs de cette crise systémique globale, par
diffusion et partage de leurs valeurs emblématiques de respect, estime, considération
et accueil inconditionnels du prochain – représentatives d’une culture de la vie, en réponse aux archaïques
programmations de la culture de mort (1 PIERRE 4:1-11)
Les
chrétiens de cette génération, potentiellement celle du retour du Seigneur,
sont conviés à une sérieuse prise de conscience de ce que signifient leur référence et leur appartenance au peuple et au royaume de Dieu,
pour endosser et assumer pleinement
leurs responsabilités de disciples,
face à une humanité en souffrance, sous l’empire de la pression de « modèles matérialistes
fétichistes », fondés sur une recherche effrénée de satisfactions
égocentriques, à base de rendement, productivité, profits et d’éviction du prochain (2 CORINTHIENS 13.5; LUC 6:46-49; MATTHIEU
5:44-48; LUC 14:12-14)
Ces
modèles, authentiques « idoles des temps modernes », de surcroît, puissants
générateurs de discrimination, d’exclusion sociales et d’aliénation cultuelle
et culturelle, doivent être répertoriés,
examinés, au regard de la pensée biblique et faire l’objet de propositions de
contre-modèles (LUC 6:31-36)
Celles-ci
pourraient consister en une exigence, pour chaque être humain, d’une garantie,
au droit d’estime, de considération, d’accueil inconditionnel bienveillant dans
la société humaine, de par sa simple
naissance; au droit de respect absolu de son intégrité spirituelle, physique,
intellectuelle, morale, sans dérogation ni exception; au droit incompressible au développement, dans les
domaines respectifs, de la famille, de l’éducation, de l’économie, du social et
de la culture (ROMAINS 15 :1-7; ÉPHÉSIENS 4:2,32; 5:21; ROMAINS 12:10, JACQUES 5:16, ROMAINS 14-13;
JACQUES 4:11, GALATES 5 :26; 1 THESSALONICIENS 5:11)
En
considération des défis, risques et enjeux, posés par ce « système monde
globalisé », l’impératif spirituel des communautés chrétiennes réside dans la
préservation de la spécificité de leurs
valeurs identitaires, le maintien de leur potentiel de prospective prophétique
catalyseur des réalités communautaires, la démonstration de la présence,
en leur sein, du Dieu Rédempteur porteur
d’un message d’amour et d’une puissance de salut, à une humanité résignée face
à une « machine monde » pesant sur elle, ressentie comme une fatalité (2
CORINTHIENS 3:16-18; MATTHIEU 5: 13-16; 1 JEAN 5:3-5; 1 PIERRE 4.10 ; GALATES
6:2,23)
Directement
confrontée à cette crise systémique globale, aux conséquences encore mal
évaluées, les communautés chrétiennes ont la responsabilité historique de dépasser
leur conception de « la sphère du privé de la foi », pour faire entendre
la Volonté de Dieu dans « la sphère du public », sans confusion des genres,
avec distinction des identités
respectives du « corps social » et du « corps de Christ »,
ontologiquement irréductibles l’un à l’autre.
Ainsi
sera éradiqué tout déni de réalité de la situation et exprimée la conscience de
Christ, au travers de son corps, l’église, en prise directe, temps réel et
relation de proximité avec les gens et
les groupes dans la souffrance (MATTHIEU 20:26-28)
Dans
cette optique, seront formulés des modèles sociétaux alternatifs, intégrateurs,
valorisant des attitudes de soutien, d’aide et assistance aux personnes en
situation de fragilité, de précarité et
supportant des projets d’économie solidaire adaptés aux contextes locaux.
Ces
conseils et actions pédagogiques, créatifs, innovants, assimilables et
praticables par une population non chrétienne, auront, par ailleurs, l’avantage
de constituer une étape préparatoire à des conversions ultérieures, en toute liberté, conviction et conscience des intéressés, hors
de toute instrumentalisation ou culpabilisation en raison du secours
précédemment apporté (LUC 3:4-6; JACQUES 2:14-17)
Une
telle conception communautaire, solidaire, permet, en plus du secours immédiat
porté dans des situations de nécessité, de véhiculer un message évangélique
holiste, de prise en considération de l’intégralité des besoins de l’être -
esprit, corps, âme - au cœur de la
société humaine; « témoignage direct d’une vie nouvelle agissante » au sein
d’un monde disloqué, dissocié, mortifié,
stigmatisé par une culture, individualiste, matérialiste, déshumanisée et
déshumanisante (2 PIERRE 1.3-8)
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